Quel leadership français?

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Tardy, T. « Le pilier européen de l’OTAN », Autre document, Institut Jacques Delors, avril 2025

La notion de « pilier européen de l’OTAN » est revenue dans le narratif français dans le contexte de la guerre en Ukraine, et prend une signification particulière dans celui du retour de Donald Trump à la Maison blanche en janvier 2025.

Le pilier européen de l’OTAN reste mal défini. De façon schématique, il traduit l’idée d’une défense européenne en complémentarité avec l’OTAN. En d’autres termes, il s’agit pour les États européens de contribuer davantage à la défense de l’Europe, au sein de, et en lien avec, l’OTAN.

Mais la France reste isolée dans son soutien au pilier européen de l’OTAN, et peine à mettre en place les éléments de son opérationnalisation.

Dans le contexte de la guerre en Ukraine et de l’arrivée au pouvoir de Donald Trump à Washington, mais aussi dans celui de changements à la tête de l’OTAN (Secrétaire Général) et de l’UE (HR/VP, Commissaire à la Défense et à l’Espace, Parlement), le pilier européen de l’OTAN bénéficierait d’initiatives qui viseraient à :

• Élargir sa définition (centrée sur l’action des européens au sein de l’OTAN) pour inclure les deux autres niveaux d’action que sont celui incarné par l’Union européenne (PSDC, FEDef et BITDE) et le niveau multilatéral ad hoc ;
• Revisiter le leadership français afin que, d’une part la méfiance exprimée à l’encontre de la France s’estompe, d’autre part la France puisse, comme l’ont fait les Britanniques et les Allemands, prendre le lead de projets ambitieux qui donneraient corps au pilier européen de l’OTAN ;
• Bâtir un consensus sur le thème de Pilier européen auprès des principaux partenaires de la France, en particulier l’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis, et relancer la relation OTAN-UE afin de clarifier les rôles respectifs des deux institutions dans la défense européenne ;
• Opérationnaliser le pilier européen de l’OTAN en :
  • renforçant la coordination des Européens au sein de l’OTAN ;
  • assurant une plus grande visibilité de l’UE au sein de l’OTAN ;
  • renforçant la contribution des Européens aux opérations de l’OTAN (eFP, Nouveau modèle de force) ;
  • développant collectivement les capacités critiques ;
  • revendiquant des postes pour des Européens au sein de l’OTAN (logique de partage du fardeau (burden sharing) et partage des responsabilités (responsibility sharing).